On a été invitées à assister à l’avant-première du premier film de Mélanie Laurent - qui a été tourné à Lyon.
Bon alors voila, c'était pas franchement top.
Vous nous direz, on a un peu tendu le bâton pour se faire battre : c'est de, avec, et pour Mélanie Laurent...
Alors Mélanie, elle est super ambitieuse, parce que elle, elle veut faire de son tout premier film un film TOTAL. C'est-à-dire un film sur TOUT :
- L’amour
- L’apprivoisement
- Le rejet
- La solitude
- La mort
- L’attente
- Le chagrin
- La maternité
- La renaissance
- La rencontre
- L’ouverture
- La découverte
- La frustration
- Le vide
- La famille
- La fraternité
- La femme
- Les femmes
Rien que ça.
Bon bien sûr, le fil conducteur est, vous l'aurez compris, l’Adoption.
Je m’adopte, tu m’adoptes, on s’adopte - c'est fou comme c'est joli...
On dirait une mauvaise reprise du "Petit Prince" qui apprivoise son renard. Niais à en pleurer.
Et puis c'est long, mais alors, c'est interminable, ça donne envie de gifler des enfants tellement c'est énervant.
Je m’adopte, tu m’adoptes, on s’adopte et puis la roue tourne alors il faut se réadopter, et c'est pas facile ça.
C'est la rencontre grotesque entre "Le Petit Prince", "Parle avec elle", "Les petits mouchoirs" et "La guerre est déclarée".
Rien que ça. On vous l’a dit, Mélanie est très ambitieuse.
Et puis elle a du style, beaucoup de style, néo post ante Nouvelle Vague.
La lumière blanche permanente qui rend tous les personnages cadavériques c'est super mode, allez faire un tour sur les sites des photos de mariage de hipsters, vous verrez qu'on ne ment pas.
Et ce flou, roh ce flou (c'est parce qu'il y a un moment où le personnage homme est perdu, perdu dans sa tête, alors l’image est floue).
Et les ralentis, si subtilement dosés (c'est parce qu'il y a un moment où le personnage homme et ben il est bourré parce qu’il est triste alors tout se décompose alors c'est au ralenti).
On doit l’avouer, on a quand même appris beaucoup grâce à ce film :
En fait la famille c'est bien, la famille c'est pas que les liens du sang, parce qu’on peut aussi s’adopter, même si c'est pas toujours facile au début parce que l’inconnu et bien ça fait un peu peur, et qu’on aime bien que les choses ne changent pas parce que la famille c'est chouette et réconfortant, et qu’on pense que, les hommes, on n'en a pas besoin parce qu’on est des femmes fortes mais, en fait, on en a quand même un peu besoin des hommes, parce que l’amour c'est quand même important.
Merci Mélanie.
Merci aussi pour la séance de questions à la réalisatrice, en fin de projection, qui a répondu à toutes les questions qu'on n'osait pas poser.
- Personne du public : pourquoi Lyon ?
Mélanie : parce que je voulais une ville neutre mais majestueuse, parce que je ne voulais pas faire un film parisien
(ah bien c'est réussi ça, ce film dégouline de parisianisme bobo, mais bon comme on voit une traboule et qu’une partie est filmée à la librairie des Coquillettes, alors on est sauvés)
-
Autre personne du public : pourquoi le titre "Les Adoptés" ?
Mélanie : j’aime bien garder une part de mystère dans mes titres
Merci encore Mélanie